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IV. La désaffiliation sociale des personnes âgées :

 

      C’est le but de ma recherche, tout en sachant que cette solitude existe sans être combattue ; le Professeur Jacques Othoniel, aime répéter que le syndrome de glissement n’existe pas parce qu’il représente un échec dramatique du monde médical, et surtout du monde social ; c’est le naufrage d’un individu qui se laisse mourir et qui y parvient souvent en cinq jours, le syndrome de glissement est une forme grave de dépression. Spécifique du grand âge, ce syndrome est marqué par une détérioration rapide de l'état général déclenchée par une affection aiguë médicale, chirurgicale ou psychique, dont il peut être séparé par un intervalle libre, et qui évolue vers la mort en quelques jours, un mois maximum en l'absence de prise en charge thérapeutique adaptée. Il peut s'agir d'une véritable tentative de suicide. Aborder le thème de la désaffiliation sociale chez les personnes âgées semble hypothétique, tant les écrits consacrés à ce thème désignent les exclus du travail que sont les jeunes adultes ; hors, ces aînés ont travaillé avant leur retraite et certains ont subi les contraintes du néo-libéralisme qui les a soustrait au travail avant son terme ; ils sont  devenus improductifs. Cette étude a pour but de décrire ce qui peut mener les personnes âgées sur le chemin de la désaffiliation ; elles ont déjà assumé beaucoup de pertes : veuvage, éloignement familial, santé, mobilité, voisinage ; et, si beaucoup d’entre elles ont construit sur leurs pertes grâce à la résilience décrite par Boris Cyrulnik, elles n’en demeurent pas moins partie intégrante de la société, et comme toute entité qui se respecte, ont droit à notre regard et notre attention si elles éprouvent des difficultés à rester insérées dans notre société.

     La désaffiliation est produite par l’absence de participation à toute activité productive et par l’isolement relationnel. Le concept de désaffiliation sociale peut être défini comme la fragilisation de l’intégration relationnelle. La désafférentation induite par  le vieillissement biologique peut induire la désaffiliation ; elle est ensuite entretenue par le processus de désaffiliation.

     Cette recherche a pour but de décrire l’état d’isolement que sont amenées à supporter certaines personnes âgées. L'isolement social et la solitude sont des situations qui tendent à être plus fréquentes au fur et à mesure qu'une personne vieillit et que son réseau familial et de connaissances se rétrécit. On peut choisir de ne pas passer de temps en compagnie d'autres, mais il ne s'agit pas d'un choix lorsqu'une personne souffre de son manque de contacts sociaux.

IV. 1. L’isolement social

     L’isolement social c’est la situation d’une personne ayant peu de contacts avec autrui, et le paradoxe du siècle communiquant c’est que les liens diminuent ; nos contemporains poussés à l’individualisme forcené, par différentes composantes de la société en formation :

-         Epouvante du collectif et de ce que le mot évoque, le collectivisme et son enterrement définitif en 1989 avec la chute du mur de Berlin.

-         Libéralisme débridé qui pousse l’entreprise individuelle, et qui repousse l’entreprise de l’Etat (qui renforce les liens sociétaux)

-         Eclatement familial du aux nouveaux modes de vie, aux divorces.

-         Eloignement familial lié à la mobilité des travailleurs

-         La diminution des aides à l’autonomie qui réduisent les interventions d’infirmières et d’auxiliaires de vie

     L'isolement social se mesure normalement par le nombre de contacts sociaux et se définit comme une séparation avec le milieu se traduisant par un nombre très restreint de relations satisfaisantes et valorisantes.[1] Il décrit parfois une solitude choisie : certaines personnes aiment être seules pour lire ou s’adonner à un passe-temps ; elles n’ont pas le besoin de passer du temps en compagnie des autres, elles sont isolées sans souffrir de solitude.

     La vie dans une maison de retraite contribue à l’isolement social et à la solitude chez les personnes âgées ; l’étude de Hicks[2] a révélé le manque de relations intimes,  le dépendance accrue et la perte d’amis, du domicile, du mode de vie antérieur. Il en conclue que de tels facteurs mènent au déclin de la santé et à l'augmentation de l'isolement social et du sentiment de tristesse et de désespoir.

     L’isolement social est une mesure objective des contacts sociaux. Aujourd’hui il peut être comparé à une nouvelle forme de pauvreté : la pauvreté relationnelle.

 IV. 2. La solitude sociale

     La solitude sociale désigne une situation mal ressentie du fait de la quantité insuffisante des rapports sociaux, de la qualité de ces derniers, ou des deux. Il ne s’agit pas d’un choix personnel. La solitude est notamment caractérisée par un nombre de relations perçu comme insuffisant ou par une qualité insatisfaisante des relations existantes.[3]

     La réduction des contacts sociaux peut précipiter la solitude ; une étude de Ryan[4] sur les personnes âgées hospitalisées révèle que tout changement provoquant une réduction des contacts sociaux avec les êtres chers, comme la retraite, la maladie, le décès d'un membre de la famille ou d'un ami ou le déménagement, peut faire augmenter le niveau de solitude

     La solitude sociale désigne le sentiment d’insatisfaction face à la qualité des contacts sociaux.

     Les personnes âgées souffrent de la solitude mais ne le disent pas ; un chercheur a cité un rapport provenant de l'Angleterre et qui mentionne que 90 % des personnes âgées interrogées ont affirmé que la solitude était un problème associé au vieillissement, alors que seulement 32% ont avoué qu'elles en souffraient personnellement.[5]

     La particularité des femmes âgées : elles sont plus susceptibles de souffrir de solitude, leur espérance de vie est plus grande que celle des hommes, et perdent souvent leur conjoint, leurs amis et des membres de leur famille qui leur procuraient soutien social et émotionnel. « Une veuve vivant seule fréquente moins de gens et, estimant que sa santé n’est pas bonne, serait presque six fois plus susceptible de se sentir seule qu’un homme marié vivant avec son épouse, rencontrant habituellement beaucoup de gens et en bonne santé. Bien que notre recherche n’ait pas confirmé que le fait d’être une femme était en soi un facteur important influant sur la solitude, les analyses indiquent que les femmes dans l’échantillon étaient plus susceptibles que les hommes de se sentir seules parce qu’un plus grand nombre d’entre elles vivaient seules et étaient veuves.[6]

     La répétition de pertes successives et répétées sont annonciatrices pour la personne âgée de la perte de la vie ; c’est un élément important de sa vie affective. Le deuil est la réaction à la perte d’une personne aimée et il se caractérise par une dépression douloureuse, la perte d’intérêt pour le monde extérieur, la perte de la capacité d’aimer.

IV. 3. Le concept de dépendance

      Peut-être que le concept de dépendance appliqué aux aînés qui ne peuvent accomplir certains ou tous les actes essentiels de la vie, a-t-il accentué la stigmatisation de cette classe d’âge ; « vieux » égale dépendant ; les mots ont changé, les solidarités sont délivrées aujourd’hui pour l’aide à l’autonomie, mais ils ont rajouté à la confusion entre dépendance et perte d’autonomie. Et puis la signification du concept de dépendance est-elle négative ? Ne sommes nous pas dépendants des autres à partir du moment où nous appartenons à une société ; « la dépendance est une relation contraignante plus ou moins acceptée, avec un être, un objet, un groupe ou une institution, réels ou idéels, et qui relève de la satisfaction d'un besoin »[7].

     Durkheim parlait de moralité : « Le droit et la morale, c'est l'ensemble des liens qui nous attachent les uns aux autres et à la société, qui font de la masse des individus un agrégat et un cohérent. Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l'homme à compter avec autrui, à régler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son égoïsme, et la moralité est d'autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. On voit combien il est inexact de la définir, comme on a fait souvent, par la liberté; elle consiste bien plutôt dans un état de dépendance. »[8] et de la valeur des mots : « On les emploie couramment et avec assurance comme s'ils correspondaient à des choses bien connues et définies, alors qu'ils ne réveillent en nous que des notions confuses, mélanges indistincts d'impressions vagues, de préjugés et de passions. »[9]

     Chez la personne âgée la dépendance est surtout apparentée au handicap et à la perte d’autonomie, aspect négatif, contrairement à l’enfant chez qui ce concept renvoie à une perception positive de fragilité et chez l’aîné la relation est souvent extrêmement ambiguë, la personne âgée veut à la fois garder son autorité et en même temps être "choyée". Et le paradoxe c’est que plus l’aîné approche l’âge de la dépendance (donné en général à partir de 80 ans), plus son réseau relationnel formel et informel se raréfie.

     Pour la dépendance affective de l’enfant il n’est pas question de faire appel au secteur marchand (hormis les assistantes maternelles diplômées), les parents préfèrent, quand cela est possible le confier aux grands-parents, et les liens maternel et paternel sont les plus qualifiés pour remplir ce besoin de tendresse constructive. Pour la personne âgée, le rare moyen qu’il lui reste est le secteur formel qui même s’il présente des garanties (personnel formé et contrôlé) reste quand même en deçà de l’élémentaire apport affectif que peut représenter un parent.

     La société doit sortir de la logique « vieillissement = dépendance », cette vue nous fait oublier toutes les autres dépendances de la vie quel que soit l’âge ; nous vivons en inter-dépendance, nous nous réalisons grâce aux liens ; la question doit être comment transformer ces liens puisqu’ils se brisent à toute période de la vie, mais qu’à la dernière période il y a difficulté à en reprendre d’autres.

     Cela rejoint le concept de projet de vie ; il y a une possibilité d’avoir un projet de vie chez les anciens :

-         En premier lieu reprendre les rôles qui ont été délégués du fait d’une incapacité et souvent d’un mauvais conseil, comme le vote, en mettant en place tous les éléments qui permettront à la personne d’accomplir son rôle de citoyen

-         En créant un rôle nouveau dans le domaine des activités artistiques, en sachant qu’une nouvelle activité peut être difficile dans sa réalisation au grand âge, mais les résultats peuvent être très positifs pour quelques personnes

-         En travaillant sur les rôles anciens perdus, et d’en extraire tous les rôles secondaires possibles. Le rôle de conteur dans les pratiques intergénérationnelles, peut être rendu difficile chez un ancien qui perd le fil de l’histoire ; il peut y avoir un travail sur l’imaginaire et orienter la pratique en inter relation enfant adulte. Rôle social que celui de l’intergénérationnel, plus que lien social ; le lien n’étant que le résultat de l’inter action des rôles sociaux.

     Il faut diminuer au maximum la dépendance en stimulant les réserves intentionnelles de l’âgé, et renforcer les relations en impliquant chacun dans son intervention : la distribution des repas, la toilette, le ménage ne doivent pas se limiter à des actes techniques, mais doivent être à la base d’une relation.

     Il faut réorienter les moyens de lutte contre le vieillissement en passant une partie du budget consacré au « curatif », vers le « préventif ». « Le secteur gérontologique se caractérise en effet d’une part, par une politique « curative » de prise en charge segmentée des personnes âgées et, d’autre part, par une faiblesse généralisée des moyens. Dans ces conditions, on comprend facilement que la lutte contre l’isolement des personnes âgées n’est pas considérée comme une priorité publique. Ce qui est bien dommage car, sans politique préventive, la société « fabrique » de la dépendance qui, en fin de compte, s’avère très coûteuse, tant financièrement qu’humainement. »[10]

     Cette enquête devra mettre en évidence les difficultés qui ont pu entraîner une diminution des liens sociaux et ou sociétaux chez les personnes âgées dans leur parcours de vie.

 IV. 4. Le concept de l’échange, du don et la dépendance

     Je ne peux pas parler de la dépendance sans évoquer le concept du don. Dépendance renvoie à perte d’autonomie. La définition de l’autonomie : c’est la capacité que nous avons de décider par nous-même des gestes dont dépend notre existence, et cette autonomie est poly dimensionnelle : locomotrice, neurosensorielle, intellectuelle, sociale, affective et économique. La dépendance peut concerner un ou tous les éléments perdus de l’autonomie, et pour remédier il faudra instaurer une compensation ; nous sommes toujours dépendants de quelqu’un ou de quelque chose. Dans le concept[11] de dépendance, il y a trois éléments :

-         Le pourvoyeur : le saint ou le substitut du saint

-         L’objet de la pourvoyance

-         Le dépendant

     Mauss définit le lien du don et de l’échange : « triple obligation de donner, recevoir, rendre ».[12] Il se noue des rapports étroits entre donateurs et bénéficiaires et l’importance des relations de réciprocité, de don et de contre-don dans le maintien du lien social.

 IV. 5. De la désafférentation à la désaffiliation.

    Les altérations de la vision entraînent des conséquences d’ordre relationnel :

-         difficulté de lecture et d’écriture (journaux, livres, étiquettes des produits de consommation courante, courrier administratif, courrier aux proches, claviers numériques de téléphone)

-         difficulté dans la vision de l’autre : absence de reconnaissance de proches, de membres de la famille, de voisins.

     Les altérations de l’audition liés à l’hypoacousie entraîne des difficultés dans la communication et avec l’environnement : bruits de téléviseur au son poussé au maximum, conversation mal suivie, bruits de la ville mal perçus.

     Les altérations de la sensibilité proprioceptive modifient la sensation de position des différents segments de son corps et peuvent amener la personne âgée à s’isoler de son environnement.

     Les altérations de la sensibilité extéroceptive diminuent la qualité des informations que ressent la personne âgée par l’intermédiaire de sa peau, elles ne lui permettent plus d’apprécier la qualité d’un serrement de main, d’une caresse, d’un toucher extérieur.

     Les altérations de l’olfaction, du goût peut surprendre la personne visitant une personne âgée : l’odeur émanant de ses vêtements, de sa maison, comme le goût des friandises ou petits gâteaux qu’elle offre peut ne pas inviter à une nouvelle visite, ou limiter sa fréquentation.

     L’absence de stimulation sensorielle sans aller jusqu’à la privation (qui mène aux hallucinations, puis à la désorientation et enfin à un abattement profond) entraîne un retrait du monde social qui se fait progressivement au fur et à mesure de la diminution des stimulations. Cette progressivité n’alerte pas les proches qui y voient une dégradation très lentement progressive, elle alerte quelquefois les personnes qui ne voient que de temps en temps l’aîné. C’est toute la difficulté du repérage qui s’ajoute à celle de l’appareillage délivré à un prix souvent prohibitif (vision, audition), et qui freine la réhabilitation.

IV. 6. L’apparition de la désaffiliation

      La désaffiliation sociale apparaît souvent de façon insidieuse et peut survenir brutalement, souvent au moment du retrait du travail ou du décès d’un proche. C’est un processus qui peut aboutir à l’exclusion de la société pour l’individu, qui se trouve déjà en difficulté à un âge avancé de la vie, avec d’autres pertes qui sont du domaine de la santé, de l’apparence, de la mobilité, de la rapidité d’exécution du mouvement, de la qualité des sens. L’individu participe à sa propre exclusion, aidé par les structures de la société à laquelle il appartient. Cette désaffiliation sociale peut être libératoire quand les conditions du travail sont contraignantes et ne favorisent pas l’épanouissement de la personnalité ;

« Il faut distinguer entre le vieillissement biologique et le vieillissement social. Dans le cas du vieillissement social, le monde social s’empare peu à peu de vous. A la campagne, il y a des postures de vieux que les gens adoptent sans même s’en rendre compte. Un vieil intello, on le consacre, on le célèbre, on lui donne des doctorats Honoris Causa, et c’est comme ça qu’on tue des vieillards dans le monde universitaire. L’une des choses que j’ai comprises grâce à la sociologie, c’est aussi que la consécration pouvait être le principe d’une liberté. Toute la gamme de ce que peut faire un sociologue, je l’ai fait. Je me suis dit, c’est le moment de faire des choses qui sont des transgressions par rapport à la définition dominante. C’est ce que j’ai fait avec La Misère du monde »[13]

      Le phénomène de la désaffiliation sociale des aînés apparaît au moment où l’Etat tend à remplacer la famille dans la prise en charge des problèmes individuels, à cause du déficit de la solidarité inter générationnelle ; la crise identitaire de notre société moderne provoque cette nouveauté. Comment se désaffilie t’on ? « Dans la plupart des cas, les gens ne sont pas à proprement parler exclus mais fragilisés, déstabilisés, en voie de désaffiliation. Parler de désaffiliation présente l’avantage d’inviter à retracer les trajectoires – on est désaffilié de – c’est-à-dire à voir ce qu’il y a en amont, par rapport à quoi les gens décrochent, et éventuellement pourquoi ils décrochent. L’exclusion a quelque chose de statique, de définitif ; la désaffiliation remonte et essaye d’analyser les situations de vulnérabilité, avant le décrochage »[14] La fragilisation des aînés arrive avec tous les évènements familiaux : éloignement des enfants, décès des enfants, absence de conjoint, décès du conjoint, déplacement géographique à l’âge de la retraite (retraite au soleil, dans le sud en général, et en tous cas loin de tout réseau social antérieur), disparition du cercle d’amis, de voisins. Cette fragilisation est appuyée par le phénomène de stigmatisation envers les personnes âgées : le versement des pensions de retraite et la prise en charge des soins sont perçus comme une charge pour la communauté, le langage adopté lorsque l’on s’adresse à un aîné est souvent marqué par la condescendance, la lenteur des gestes et des réponses dans une société où tout est jeunesse et rapidité, la sexualité souvent déniée aux anciens par les jeunes soupçonneux d’un dévoiement. La société dans laquelle nous vivons se transforme sous l’effet conjugué de la transformation du travail et de l’évolution de la famille ; Durkheim disait que l’anomie croissante des sociétés industrielles n’est pas une fatalité, pour peu que se développe une morale. « Pour que l'anomie prenne fin, il faut donc qu'il existe ou qu'il se forme un groupe où se puisse constituer le système de règles qui fait actuellement défaut »[15] Durant l’été 2003 toutes ces personnes âgées décédées nous ont alerté sur le drame de la logique comptable du système de santé et a souligné la rupture du lien inter générationnel ; la désaffiliation succède à l’appartenance solidaire.

IV. 7. Lutter contre la désaffiliation

     Lutter en informant pour dédramatiser l’effet du vieillissement de la population, un peu comme l’a fait l’Organisation Mondiale de la santé[16] en 1999 pour la journée mondiale de la santé, en intitulant l’action : Restons actifs pour bien vieillir ; cette organisation était porteuse d’un message visant à détruire six mythes :

-         La plupart des personnes âgées vivent dans les pays industrialisés : faux, car 60% d’entre elles vivent dans les pays en voie de développement.

-         Toutes les personnes âgées se ressemblent : faux, Les “personnes âgées” constituent un groupe très varié. De nombreuses personnes âgées mènent une vie active et saine, tandis que des “personnes âgées” beaucoup plus jeunes ont une qualité de vie inférieure. Chaque personne vieillit différemment, en fonction d'un large éventail de facteurs, dont le sexe, l'appartenance ethnique et culturelle et le fait de vivre dans un pays industrialisé ou un pays en développement, en milieu urbain ou en milieu rural. Le climat, la situation géographique, le nombre d'enfants dans la famille, les connaissances élémentaires et l'expérience sont autant de facteurs qui distinguent de plus en plus les gens à mesure qu'ils prennent de l'âge.

-         Les hommes et les femmes vieillissent de la même manière : faux, Les hommes et les femmes vieillissent différemment. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L'avantage des femmes pour ce qui est de l'espérance de vie est en partie de nature biologique.

-         Les personnes âgées sont fragiles : faux, Dans leur immense majorité, les personnes âgées ne sont pas fragiles et restent en bonne santé jusqu'à un âge avancé. Non seulement elles sont capables de remplir les tâches quotidiennes mais elles continuent aussi à jouer un rôle actif dans la vie communautaire. En d'autres termes, elles conservent une grande “capacité fonctionnelle”.

-         Les personnes âgées n’ont rien à apporter : faux, En vérité, les personnes âgées contribuent de mille manières à la vie familiale, sociale et économique. L'idée conventionnelle qui perpétue ce mythe tend à se limiter à la participation à la main-d’œuvre et à son déclin avec l'âge. On pense généralement que la baisse du nombre des personnes âgées qui occupent un emploi rémunéré est due à une réduction de la capacité fonctionnelle associée au vieillissement. En fait, la réduction de la capacité fonctionnelle n'est nullement synonyme d'inaptitude au travail. Les progrès technologiques ont abaissé les capacités physiques qu'exigeaient de nombreux emplois, permettant à des personnes même gravement handicapées d'être parfaitement productives économiquement. De plus, si moins de personnes âgées occupent un emploi rémunéré, cela tient plus souvent à une situation désavantagée au plan de l'éducation, de la formation et de l'expérience, et à la discrimination à l'encontre des personnes âgées, qu'au vieillissement en tant que tel.

-         Les personnes âgées sont un fardeau économique pour la société : faux, Les personnes âgées participent de mille manières au développement économique de leur société. Deux facteurs ont concouru à créer le mythe selon lequel les sociétés n'auront pas les moyens de fournir un soutien économique et des soins de santé aux personnes âgées ces prochaines années. L'un de ces facteurs est la reconnaissance croissante du simple nombre de citoyens qui vivront plus vieux au siècle prochain. L'autre facteur est l'accent croissant mis sur les forces du marché dans presque toutes les régions du monde, et le débat qui en résulte sur le rôle qui incombe à l'Etat de garantir un revenu et des soins de santé à ses citoyens.

     Lutter contre l’inexorable mouvement de la société moderne amenée vers le pari libéral car elle est confrontée à l’individualisme qui fini par se retourner contre l’individu :

« Un seuil décisif semble cette fois avoir été franchi, au-delà duquel, non seulement la société menace de se défaire, mais l'individualisme lui-même se retourne contre l'individu. Cette prodigieuse libéralisation du "moi" se fracasse en bout de course contre un mur invisible. En parachevant cette victoire, nous aurions mordu la ligne ; nous aurions outrepassé le stade de la libération pour entrer dans celui de la désaffiliation. C'est-à-dire de la solitude. »[17]

      Ne pas se laisser aller à la tentation de tirer vers le bas les revenus des personnes âgées en stigmatisant l’augmentation de leur pouvoir d’achat. La situation des retraités s’est globalement améliorée, venant fausser le débat intergénérationnel. Les mesures favorables aux âgés, le minimum vieillesse, la revalorisation des pensions, les transferts par le système de santé, ont modifié les flux financiers entre les générations. Depuis dix ans, en revanche, le niveau de vie des moins de 25 ans a baissé de 15%. Le salaire net moyen des jeunes de 21 à 25 ans représente 56% de celui des 41-50 ans alors qu’il représentait 62% il y a vingt ans. Il y a trente ans les pauvres étaient principalement des personnes âgées et des petits agriculteurs, aujourd’hui ils se recrutent principalement parmi les chômeurs et les bénéficiaires du RMI[18].

     Organiser les anciens pour qu’ils soient efficacement représentés car l’organisation des personnes âgées en groupes de pression ne semble pas se faire de manière efficace ; à la question : « Sommes-nous loin d’avoir un lobby des retraités en France ? » Maurice Bonnet, vice-Président du Comité national des retraités et personnes âgées (C.N.R.P.A.) répond :

« Oui, nous en sommes loin. En Grande-Bretagne, les associations de retraités sont plus combattives. Les Panthères grises, surtout féministes, avaient menacé de faire démissionner tous les retraités responsables d’associations pour qu’on se rende compte qu’ils sont des citoyens comme les autres, annonçant ainsi une catastrophe pour le Royaume-Uni. Un tel langage n’est pas envisageable en France, où nous restons marqués par ce concept entretenu par les politiques des gentils petits vieux »

     Persévérer pour que la spécificité des aînés soit prise en compte dans les projets comme l’élaboration de l’architecture des villes, des habitats, la signalétique, l’accès aux transports en commun qui sont des sujets qui commencent à être pris en compte grâce à l’activité des associations de handicapés et qui profitent aux seniors.

     Lutter contre les formes de discrimination, contre l’âgisme qui peut être défini comme le racisme anti-vieux ; protester vigoureusement contre les allégations de personnages comme Michel Tournier qui, pour marquer son opposition à l’avortement lors d’un entretien avec Benjamin Ivry disait :

 « Les avorteurs sont les fils et les petits-fils d’Auschwitz. Je voudrais rétablir la peine de mort pour ces gens-là. Quand les démographes se plaignent que la France a trop de vieux et pas assez de naissances, je leur dis que c’est parce que les avorteurs ne font pas leur travail : au lieu de tuer l’an dernier deux cents mille bébés, ils auraient du tuer deux cent mille vieillards »[19]

     Les frissons à la pensée que la « bête » rôde encore si longtemps après ne peuvent manquer de nous amener à une réflexion sur l’éthique :

« Dans cette «quête de sens», les vieillards ont à surmonter un double obstacle, explique Jacques Laforest: d'une part, la proximité de la mort, et d'autre part, la perspective de la décrépitude de leurs conditions de vie. Pour venir à bout de ces difficultés, la personne doit accomplir trois tâches: maintenir un sentiment d'appartenance envers la société, conserver ou rebâtir un niveau élevé d'estime de soi et solutionner sa propre mort…«la société dominée par l'éthique fonctionnaliste» a tendance à valoriser les personnes en termes d'agir et d'avoir, plutôt qu'en termes d'être, univers dans lequel le vieillard a du mal à inscrire son identité. »[20]

IV. 8. Le suicide des personnes âgées :

      Le suicide peut être compris comme un des termes de l’exclusion. Il nous apprend l’urgence de la mort de quelqu’un qui souffre et qui a dû mettre fin à ses jours.[21]

     La discrétion générale qui entoure le suicide des vieillards est étonnante, comme pour le syndrome de glissement, il représente une des taches indélébiles de la société, une défaite de l’humain ; c’est une manifestation de la souffrance et du désespoir ; il traduit l’incapacité du sujet de trouver en lui et en son milieu, les raisons de continuer à vivre et à espérer. Il touche plus fréquemment les hommes que les femmes.

     Les chiffres sur le suicide des personnes âgées sont éloquents : prés de 45% des suicides concernent les plus de 55 ans (dont près de la moitié, les plus de 75 ans).[22]

     Emile Durkheim[23], affirme que si les hommes peuvent encore « communier » en quelque chose ce ne peut être que dans le respect de l’homme en tant qu’homme, et ce respect est le seul ciment social restant, « le seul lien social véritable ». Des quatre sortes de suicides décrits par Durkheim, le suicide égoïste, le suicide altruiste, le suicide anomique et le suicide fataliste, le premier et le troisième semblent intéresser plus particulièrement les personnes âgées ; le suicide égoïste parce qu’il varie en fonction inverse des conditions sociales de l’individu, plus il participe à la société, plus il a d’attaches sociales et moins il aura tendance à se suicider ; le suicide anomique parce qu’il est lié au dérèglement social, dans la société moderne ce serait la forme de suicide la plus répandue, les normes de conduites qui prévalaient sont obsolètes à cause des rapides changements sociaux.

     Les facteurs de risque associés au suicide chez les personnes âgées : le dépression, le fait d’être seul, la retraite, l’isolement, le sentiment que sa vie est sans espoir, une détérioration mentale organique, une maladie physique, un problème de santé chronique, l’alcoolisme, le sexe (masculin) et le fait de vivre dans un quartier qui se dégrade ou dans un établissement spécialisé. On considère qu’une personne qui manifeste sept facteurs de risque court habituellement plus de risques d’avoir des tendances suicidaires qu’une personne qui n’en manifeste que trois.[24]

     Maurice Halbwachs qui reprend 30 ans après l’étude du suicide, aborde la notion d’intention que Durkheim avait évité ; mais, ainsi, il déplace le mystère du suicide de la société vers le fors intérieur de chaque individu, et confie le soin à la psychologie et à la psychanalyse de dire comment il devient possible de vaincre la pulsion de vie.

     Y a t’il des facteurs de protection contre la suicide ? Il semble que certaines situations sociales ou certaines pratiques le diminuent. Les rites religieux, par exemple, provoquent une sensorialité quotidienne structurée par le mythe qui possède un effet biologique puisque la mort doit attendre pour faucher ; le couple, ce « mouvement collectif à deux », crée facilement un monde de sens qui stimule et protège les individus.[25]

     Albert Camus débutait son essai « Le Mythe de Sisyphe » par cette phrase : « il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, c’est le suicide. »[26]

IV. 9. La population âgée en chiffres :

         Quelques chiffres pour donner un cadre à cette recherche, et quantifier les personnes âgées ; Sur 61.1 millions d’habitants que compte la France en 2001, il y a :

-         15 187 751 personnes de plus de 55 ans

-         9 602 179 personnes de plus de 65 ans

-         4 449 032 personnes de plus de 75 ans

-         2 355 824 personnes de plus de 80 ans

     Les femmes représentent :

-         55% de la population âgée de 60 à 74 ans

-         65% de la population âgée de 75 à 85 ans

-         75% de la population âgée de plus de 85 ans.

     Les personnes vivant en couple :

-         à 55 ans, 83% des hommes vivent en couple contre 76% des femmes

-         à 70 ans, 80% des hommes vivent en couple contre 50% des femmes

     L’espérance de vie :

-         75.5 ans pour les hommes

-         83.0 ans pour les femmes

     Dans le département des Pyrénées-Orientales en 1990, selon les chiffres du recensement général de l’INSEE, il y avait 392803 habitants dont 21% de plus de 65 ans et 10.2% de plus de 75 ans. En 1999, le département compte 392900 habitants, une progression de 8% ; c’est un département âgé, 28,9% des habitants ont plus de 60 ans.

     L’âge moyen de départ à la retraite est de 57 ans, soit trois ans de moins que l’âge officiel de départ en retraite.

     La proportion d’actifs entre 55 et 64 ans est de 43% (80% en Suède, 68% aux Etats-Unis, 64% au Royaume-Uni)

     En 1999, le revenu annuel disponible des ménages dont la personne de référence a atteint 60 ans ou plus a atteint 22105 Euros (revenus du patrimoine inclus) contre 28203 Euros en moyenne nationale, et plus de la moitié des contribuables payant l’impôt sur les grosses fortunes sont des ménages de plus 60 ans ; par contre, un million de personnes ne perçoivent que le minimum vieillesse, des centaines de milliers de veuves n’ont qu’une retraite de réversion (54% de la retraite de leur mari), et la pension moyenne des femmes retraitées était de 686 Euros par mois contre 1295 pour les hommes.[27]

     La tranche d´âge des 40-59 ans, elle représente une part importante et croissante de la population française : 26 % de la population métropolitaine, contre 23,3 % en 1990 et 22,5 % en 1982. Cette progression est due à l´arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom.

     Les sexagénaires consomment, ils représentent 60% des départs en voyage organisé, 25% des trajets en avion, 70% des achats de camping cars, 80% des ventes de voiture haut de gamme, 50% du marché des produits de beauté.

     Les aînés animent le milieu associatif : 39% d’entre eux sont membres d’une association.

     Les personnes âgées sont de plus en plus seules : 35% des 60-69 ans déclarent vivre seuls (chiffre à peu prés équivalant à celui de la population générale : 37%), cette proportion s’accroît avec l’âge, ils sont 57% au-delà de 70 ans. Entre 55 et 59 ans un homme a en moyenne 8.2 interlocuteurs par semaine, et une femme 9.7 ; au-delà de 80 ans ces chiffres s’amenuisent, ils passent respectivement à 5.3 et 5.1.[28] A partir de 80 ans, 11% des personnes vivant à domicile n’ont ni sorties, ni relations ni contact téléphoniques avec des tiers.[29]

     La différenciation de l’âge dans la population  est une valeur qui évolue : dans une enquête du mois de juin 2004, réalisée à la demande du journal Notre Temps par l’institut de sondages TNS Sofres à un échantillon représentatif de 1000 personnes, il a été répondu que l’âge auquel appartient une personne âgée est 71 ans (un an de plus qu’un sondage réalisé en 2001), 20% citent la tranche des 60-69 ans et 22% citent les 80 ans et plus. Dans le même sondage, les appellations données aux personnes âgées sont majoritairement : ancien, senior, aîné et retraité ; les appellations, vieux vétéran ou vieillard sont reléguées loin derrière.[30]

     Faisant suite à mon interrogation sur le phénomène de la désaffiliation sociale chez les aînés, mon ressenti professionnel et mes recherches livresques le moment est venu de constater concrètement sur le terrain si le phénomène existait et dans quelles conditions il apparaissait.

     Rencontrer des personnes âgées, et parler de leur situation de vie me semblait évident ; pourtant il apparaît clairement dans mes recherches, que celles qui sont seules, ne parlaient pas de cet isolement ; alors, oui, les rencontrer, mais sous la forme d’un entretien semi directif, dans lequel la capacité d’écoute laisse libre cours à la parole ; une écoute active, intéressée, avec une re formulation permettant d’éclairer les points obscurs.

     Je conserve encore l’idée première de désafférentation qui peut mener à la désaffiliation et peut la renforcer et je voudrais étayer mon avis sur les capacités mnésiques des anciens que je ne considère pas affaiblies, seul le mouvement devient plus lent, et l’idéation aussi.

 


[1] Delisle, M. A. « Que signifie la solitude pour les personnes âgées? » In Revue canadienne du vieillissement, 7, no 4, 1988, p. 339-357.

[2] Hicks, T. J. « What is your life like now? Loneliness and elderly individuals residing in nursing homes. » In Journal of Gerontological Nursing, 26, no 8, 2000, p. 15-19.

[3] De Jong-Gierveld, J. et T. van Tilburg. Manual of the Loneliness Scale. Amsterdam, Pays Bas : Vrije Universiteit Amsterdam, 1999.

[4] Ryan, M. C. « The relationship between loneliness, social support, and decline in cognitive function in the hospitalized elderly. » In Journal of Gerontological Nursing, 24, no 3, 1998, p. 19-27, quiz 50-1.

[5] Forbes Anne. « Caring for Older People: Loneliness. » In British Medical Journal, 313, no 7053, 1996, p. 352-354.

[6]Hall Madelyn et Havens Betty, Département des sciences de la santé communautaire, Université du Manitoba, Centre d’excellence pour la santé des femmes—région des Prairies. Les effets de l’isolement social et de la solitude sur la santé des femmes plus âgées. In Bulletin de recherche des centres d’excellence pour la santé des femmes. Volume 2, numéro 2. Winnipeg, Canada. 2001.

[7] MEMMI Albert. La dépendance. Editions Gallimard. Paris. 1979.

[8]DURKHEIM Emile (1996 [1893]) De la division du travail social. Editions Quadrige, Presses Universitaires de France. Paris.

[9]DURKHEIM Emile (1987 [1895]) Les règles de la méthode sociologique. Editions Quadrige, Presses Universitaires de France. Paris.

[10] Argoud Dominique. (Mai 2004) Développer les liens sociaux des personnes âgées : la solution du voisin (Interview) Site ouaibe Editions Dunod ( http://www.dunod.com/ )

[11] Othoniel Jacques (3 décembre 1998) Les besoins des personnes âgées. In Cours de D.I.U.P.P. Montpellier.

[12] Mauss Marcel (1923-1924) Essai sur le don. Formes et raisons de l’échange dans les sociétés archaïques. In l'Année Sociologique, seconde série.

[13] Bourdieu Pierre (Décembre 2000) Entretien par Philippe Mangeot. In Revue Vacarme.

[14] Castel Robert. Les réponses de Robert Castel (2001) In CNDP, Lycée / La table ronde pédagogique « L’exclusion existe-t-elle ? » (http://www.cndp.fr/TR_exclusion/rep_cast.html)

[15] Durkheim Emile. (1893) De la division du travail social. In Les classiques des sciences sociales. livre 1. p.15. Edition électronique réalisée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi. (http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html)

[16] Organisation Mondiale de la Santé (2004)

Site ouaibe : http://www.who.int/archives/whday/fr/pages1999/jms99_dg.html

[17] Guillebaud Jean-Claude (1999) La refondation du monde. Seuil. Paris. p. 232-233.

[18] Dossier Inégalités sociales. In Sciences Humaines n°72. Mai 1997. p. 26.

[19] Rapporté par Josyane Savigneau. (1ernovembre 1989) Les Fureurs de Michel Tournier. In Le Monde.

[20] Larochelle Renée. (10 novembre 1994) Vieillir c’est encore vivre. Congrès de gérontologie. In Au fil des évènements Le Journal de la communauté universitaire. Université de Laval. Canada.

[21] Leguen Jean-Pierre (2003) Suicide dans le grand-âge. Les chaos du vieillissement. In Pratiques gérontologiques. Ramonville Saint-Agne. Erès. p. 64.

[22] Leguen Jean-Pierre. Op. Cit. p. 67.

[23] Durkheim Emile (2002) Le suicide. Presses Universitaires de France. Paris.

[24] Charmaine Spencer (1995) In Les aînés à risque, un cadre théorique. Association canadienne de gérontologie.. (Document préparé par pour la division du vieillissement et des aînés, Santé Canada en 1996)

[25] Cyrulnik Boris (Mars 2000) Les nourritures affectives. Poches Odile Jacob. Paris. p.233.

[26] Camus Albert (1985) Le mythe de Sisyphe. Folio Essais. Gallimard. Paris.

[27] D’après différentes sources INSEE (2000 à 2002) : bilan démographique au 1er janvier 2002 / US bureau of census, International database 2001 / Francoscopie 2001 / Etude de l’INSEE, n°797 juillet 2001 / INSEE 2000. Site ouaibe : http://www.seniorscopie.com/chiffres/chiffres01.asp.

[28] Site ouaibe : http://www.seniorscopie.com/chiffres/chiffres02.asp

[29] Aisance à 60 ans, dépendance et isolement à 80 ans (Mai 1996) Site ouaibe  : http://www.insee.fr/fr/ffc/liste_ theme.asp?theme_id=6 fiche n°447.

[30] Site ouaibe  : http://www.notretemps.com/article/index.jsp?docId=1729114&rubId=9790

 

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