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III. Ethique et portée de l’étude

     Il a été nécessaire d’adopter une éthique concernant la mise en place et les procédures de l’enquête envers les personnes concernées et pour la mise en forme des données d’une part, et, d’autre part, mesurer et relativiser la portée de l’étude.

III. 1. Le respect de l’éthique

     Avec les collaborateurs

     L’information concernant la motivation de cette enquête, la collecte des données, les prises de rendez-vous et la confidentialité des informations recueillies a été donnée, par écrit, et répétée oralement de façon compréhensible pour tous.

     Le médecin collaborateur : soumis à un niveau de confidentialité élevé requis par sa profession, il a été convenu de ne le citer que par son appellation professionnelle ; la relation privilégiée qu’il a avec les patients, sa connaissance du domaine gérontologique et gériatrique ont permis de recruter les collaborateurs parmi sa clientèle. Il a remis le document servant à présenter mon enquête et à donner mon identité et mes coordonnées en expliquant le but de ma démarche, en informant sur les consignes de confidentialité. Lorsque la personne acceptait la démarche, il notait ses coordonnées téléphoniques et signalait que je prendrai contact pour une prise de rendez-vous, et par la même occasion que je pourrai donner toutes les informations complémentaires si les collaborateurs le désiraient. Le médecin m’a transmis la liste des personnes concernées qui a été transcrite sur support informatique de manière confidentielle (cryptage du fichier de données identitaires)

     Les collaborateurs : Ils ont été contactés par appel téléphonique pour la prise de rendez-vous ; lors de cet appel, les consignes ont été répétées concernant la confidentialité des données identitaires (seuls seraient utilisés le prénom, le sexe, l’âge de la personne) , le but de la recherche a été détaillé, les informations ont été délivrées avec un souci de transparence et de bonne compréhension mutuelle. Les rendez-vous ont été pris dans les plages horaires respectant le désir des interlocuteurs, et il y a eu une seule prise de rendez-vous par demi-journée, pour permettre une meilleure disponibilité  à l’écoute de l’enquêteur. Il a été spécifié aux collaborateurs que l’entretien serait enregistré sur un magnétophone, et retranscrit mot pour mot ; cette transcription serait soumise à leur lecture et approbation lors d’un second rendez-vous. Il a été convenu que ces entretiens serviraient à recueillir les données en relation avec l’objet de la recherche, et qu’il serait possible qu’il figure dans son intégralité en annexe, si la situation de la recherche justifiait ce choix.

     Le jour de l’entretien un appel téléphonique a été passé vers les collaborateurs pour confirmer ce rendez-vous. Au début de l’entretien les collaborateurs ont une nouvelle fois été informés du but de la démarche et des consignes de confidentialité.

     Lors de l’entretien, l’enquêteur a respecté le plus possible l’expression des collaborateurs en pratiquant une écoute active, reformulant les questions et relançant le débat dans une attitude de neutralité bienveillante. A la fin de l’entretien, il a été convenu d’une prise de rendez-vous pour remise de la transcription, et à partir du deuxième entretien, il a été proposé qu’un questionnaire complémentaire serait proposé.

     La remise de la transcription s’est passée dans le mois qui a suivi, les consignes de confidentialité ont été répétées, et les modifications désirées par les collaborateurs respectées.

III. 2. Les forces et limites de l’étude

     C’est dans l’esprit que décrit B. Cyrulnik que j’ai entrepris cette enquête :

« Mais si la plupart des beaux vieillards se trouvent dans le Caucase et le Cachemire, c'est moins à cause du bon air de la montagne, du yaourt ou de la température basse qui y règne, que parce qu'on y trouve des sociétés pauvres profondément structurées par un mythe. Le mythe, récit social qui harmonise un groupe, donne sens au moindre geste et l'imprègne d'histoire, a un effet biologique sur l'actualisation et l'optimisation de nos potentiels génétiques. C'est pourquoi, lorsqu'on observe un fait, il faut observer aussi le récit de ce fait. »[1] ;

     Cette enquête m’a permis de rencontrer des personnes âgées dont la collaboration m’a été précieuse à plus d’un titre ; j’ai découvert des personnes extraordinaires, dont les récits m’ont passionné, et certains fait rêver, un peu comme dans la lecture d’un roman. J’ai découvert que la misère affective touchait ces personnes non pas en fonction de leur statut social mais en fonction de leur statut sociétal. La société ne les accompagne pas dans le statut qu’elle leur a attribué. J’en ai découvert d’autres qui profitent pleinement de ce statut, et qui transmettent une énergie qui n’a pas d’âge.

     Cette étude ne se veut pas représentative de l’ensemble des personnes âgées ; l’échantillon des personnes rencontrées avaient comme particularité : leur âge, leur lieu de résidence, une cognition orientée positivement.

     La force de certains récits de vie donne une tendance objective dans le recueil des données. La majorité des informations recueillies a été retranscrite à partir de l’entretien semi-directif.

     La comparaison a été souvent possible à partir des informations livresques, et des études déjà entreprises sur la situation des personnes âgées. Il y a peu de données mystiques (religion, croyance) qui peuvent être une aide pour lutter contre la solitude.

     Cette étude a pu montrer que la désaffiliation sociale est une possibilité engendrée par la situation d’isolation de l’âgé provoquée par une solitude affective et des phénomènes sociétaux. Elle démontre surtout que ce sont les aînés vivant seuls qui peuvent être concernés par la désaffiliation sociale.

    Les données ne peuvent être mise en statistiques, je n’ai pas eu de données concernant la réalité de la population âgée dans les quartiers fréquentés par les collaborateurs et l’échantillon de population fait partie d’un choix trop restreint pour avoir une valeur indicative chiffrée sure.

     Les récits de certains collaborateurs permettent d’appréhender la réalité de leur vie passée et actuelle, de ressentir ce qu’ils éprouvent, de lire leur affectivité directement ou entre les lignes.


[1] Cyrulnik Boris (1993) Les nourritures affectives. Odile Jacob. Paris.

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