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I.      La transmission, la fonction sociale des personnes âgées

La transmission sociale

     La transmission fait partie de l’inexorable processus qu’est la passation des responsabilités civiles et des statuts parentaux d’une génération à l’autre. Cette transmission procédant de la mémoire et de l’oubli.

     C’est la transmission d’un legs idéel (des croyances sur l’ordre de la moralité, de la présentation de soi, ainsi que des pratiques religieuses, ethniques ou nationales)

     C’est l’acte de transmission en tant que violence (acte imposé), cette violence se manifestant dans la volonté de la perpétuation avec toutes les impositions que suppose le processus de socialisation

     C’est la transmission du symbolique et de l'imaginaire, la transmission du réel étant bien attestée par de nombreuses recherches ethnographiques.

     C’est la transmission sociale de la croyance en la paternité qui se trouve en parfaite harmonie avec la famille en tant que cadre social de la mémoire. Pierre Legendre parle justement de "l'inestimable objet de la transmission", pour signaler à quel point la figure du père est l'élément fondamental de la transmission d'une génération à l'autre. Tout n’est pas dicté par des lois nationales ou identitaires. Certaines façons de concevoir nous viennent par legs parental ou institutionnel, et cela bien que l’héritage en question subisse d’inévitables transformations, voire même des écarts interprétatifs par rapport à la façon dont il pouvait être compris par des générations précédentes.

    C’est la transmission d’une expérience accumulée et l’enseignement de l’organisation d’un savoir. La personne âgée participe à la transmission sociale du savoir ; soit par l’expérience directe avec l’environnement, soit par le transfert inter-génération ou la médiation par les personnes plus compétentes d’un point de vue cognitif (parents, grands-parents, aînés et enseignants) Une société spécialisée dans le raffinage industriel, BP-Lavera, à la suite d’un plan social qui prévoyait le départ de 120 salariés entre 1996 et 1998,  a voulu organiser et enrichir les périodes de recouvrement lors des départs massifs en retraite. Elle voulait ainsi conserver la maîtrise de ses missions essentielles par la mise en place d’un dispositif permanent de transmission du savoir faire. Elle a tout d’abord désigné 15 aînés dont le savoir-faire devait être conservé en priorité au sein de la société. Ceux-ci ont procédé au relevé des actions, des compétences et des connaissances nécessaires à la réalisation de leur mission. Ils ont ensuite dû décrire, de manière plus pointue, les moyens, les procédures et les critères de contrôle utilisés pour mener à bien une tâche. Ils ont aussi procédé à une analyse de la résolution des problèmes. Ces informations ont été consignées dans un rapport qui a servi de support lors de la transmission du savoir-faire de l’aîné à un compagnon.

    C’est la transmission de témoignages de vie : Plus le temps passe, et plus les occasions pour les plus jeunes générations de bénéficier de témoignages vivants s’échappent, les expériences de vie difficiles, les métiers oubliés…

    C’est la transmission de l’histoire de son environnement : les anciens peuvent raconter la vie de quartier telle qu’elle était presque un siècle auparavant. Les anecdotes ne manqueront pas de développer l’imagination des enfants et de susciter leur curiosité. Comprendre le passé aide les enfants à mieux appréhender l’avenir.

     C’est la transmission de recettes traditionnelles ancestrales.

     La transmission sociale joue aussi un rôle, parfois prépondérant sur les acquisitions individuelles d'informations. Être vieux, indépendamment de l'âge, c'est « avoir un passé, une histoire mais aussi un avenir » Cet avenir est sans doute celui qui est le plus propice à la transmission des expériences vécues, du  savoir accumulé avant de rejoindre cette compagne du ''vieux'' qu'est   la mort.

La fonction sociale 

     La fonction sociale et même économique des aînés se fait plus bénévole, plus disponible encore faut-il que ces phases ultérieures aient un sens.

     C’est une fonction de tutorat ou de conseil ou une participation à des projets économiques, sociaux ou culturels en France ou dans les pays en développement. De plus en plus de retraités, encore très actifs intellectuellement et physiquement, ressentent le besoin d’aider ceux qui en ont besoin, soit par l’intermédiaire d’associations de bénévoles, soit dans des implications sociales ou éducatives de proximité (ce fut le cas par exemple, dans l’aide au passage à l’Euro)

     Les institutions créées en faveur des personnes âgées, telles les caisses de retraite, disposent de capitaux considérables et, s’il n’y avait pas le contrôle de l’État, elles pourraient influencer de façon excessive le marché financier. Le niveau des pensions servies a une incidence directe sur le niveau de la consommation d’une fraction notable de la population et, par conséquent, sur le volume de la demande de certains produits et services. À ce titre, l’étude des budgets de consommation des ménages âgés présente un intérêt indiscutable.

     Le problème qui se pose alors pour des sujets âgés, c'est de retrouver de nouveaux rôles, c'est-à-dire se rendre responsable d'une ou de plusieurs fonctions sociales. C'est à partir de ces nouvelles fonctions que pourront se reconstruire peu à peu des images d'Idéal du Moi positives et valorisantes.

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