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Le terme de « cognition » couvre tous les processus par lesquels linformation qui atteint le sujet est transformée, élaborée, mise en mémoire, et finalement utilisée (Neisser, 1967)
Ces processus sont la vigilance et lattention, la perception, lintelligence, le langage, le raisonnement, la coordination motrice, la planification, lapprentissage, lémotion.
Le concept est une entité cognitive de base qui permet dassocier un sens aux mots que nous utilisons.
I. 1. La phénoménologie :
I. 1. a - La conscience du temps :
La phénoménologie est une science descriptive des traits essentiels de lexpérience prise dans son intégralité. Le fondateur contemporain de cette science est Edmund Husserl ; il propose le schéma des rétentions temporelles, pour expliquer notre conscience du temps :
Imaginons les notes de musique A, B, C, D, E. Quand je suis en B, et que je veux me souvenir de A, je dirige mon attention vers A1, et quand je suis en E, je dirige mon attention vers A4, B3, C2, D1. La conscience du temps, cest la mémoire du passé récent et du passé plus ancien ; pour aller de E en A4, je suis obligé de passer à travers des scènes intermédiaires D1, C2, B3, qui vont dégrader mon souvenir comme un filtre pourrait le réaliser.
Maurice Merleau-Ponty, considéré comme un simple traducteur dHusserl, est en fait un messager, qui distinguait la perception en tant que centre du domaine de la connaissance. Il complète et sauve la conception Husserlienne de la conscience du temps en introduisant la notion de temporalité qui est la connaissance de notre devenir. Merleau-Ponty attribue au sens du temps une direction et une signification. Pour lui la phénoménologie, cest revenir à un état détonnement : « retrouver létonnement du commencement »
I. 1. b - La perception
Merleau-Ponty fait dabord une critique des deux grands axes théoriques de la perception que sont lempirisme et lintellectualisme ; et il pose quatre principes :
Merleau-ponty, pense quentre le monde et lêtre humain, il y a une relation dintrication, le conscient et lobjet sont engrenés lun par rapport à lautre.
Sa perception de lespace est une sorte de lieu qui accueille des objets, et nous sommes des objets spatiaux par lorientation de notre corps. Notre corps est capable de se projeter au-delà de ses limites objectives : lorsque nous conduisons un véhicule nous en connaissons exactement son volume, les basketteurs ont limpression que leur corps est à la dimension de laire de jeu. « Le corps propre est dans le monde comme le cur dans lorganisme »
Dans son dernier ouvrage, « lil et lesprit », il est persuadé de limpossible partage de la vision et du visible, de lapparence et de lêtre. « Le monde perçu est un monde polymorphe, lêtre est ce qui exige de nous création pour que nous en ayons expérience »
I. 1. c - Lattention
Descartes a démontré, avec le « je pense donc je suis », que nos sens suffisaient à connaître le monde, mais il a délaissé la part corporelle ; il est possible de connaître les objets du monde par lentendement et non par les organes des sens. Pour Husserl, lattention, cest le travail de la conscience qui fait le vide autour dune évidence pour la mettre en relief. Pour Merleau-Ponty, cest le champ perceptif ou mental ; cest laccouplement de la conscience et du monde.
I. 2. Les sciences cognitives
Le
but des sciences cognitives est de comprendre et de reproduire
les divers processus mentaux qui sont à la base de ces
activités de traitement de
linformation
I. 2. a - Les sciences cognitives
Ce sont les sciences qui étudient lensemble des processus mentaux tels que la perception, la mémorisation, le raisonnement et la résolution de problèmes, lensemble des activités mentales impliquées dans nos relations avec lenvironnement. Elle est née il y a une quarantaine dannées avec linformatique et la technique de traitement de linformation.
Il est admis de distinguer deux courants dans les sciences cognitives, le cognitivisme, et le connexionisme.
Pour le cognitivisme, un organisme agit intelligemment dans son environnement, alors que le connexionisme considère que la mémoire résulte des réseaux multiples de connexions qui se sont créés dans le cerveau ; ces réseaux sont multiples et transformables ; le cerveau en comprend un grand nombre dunités (les neurones fonctionnent en parallèle plutôt quen série)
Le connexionisme se présente comme un ensemble de méthodes de modélisation et de simulation de processus cognitifs.
Il est apparu trois cassures dans le mouvement cognitiviste :
Les chercheurs qui étudient le développement de lenfant sont intéressés par la définition de cognition incarnée.
Piaget dit que lenfant atteint le stade conceptuel vers lâge de 3 ans : il acquiert la maîtrise de lactivité symbolique et passe du singulier à luniversel.
Pour Esther Thelen lacquisition de la capacité dabstraction est inséparable de cycles de perception-action que lenfant réalise sur certains objets. A la base de ce développement il y a lincarnation sensori-motrice (toute perception entraîne une action, toute action entraîne une perception ; cest une boucle perception-action qui est la logique fondatrice du système neuronal)
Il faut que lorganisme soit incarné dans un environnement pour agir même sil ne possède pas de représentation préalable du monde
I. 2. b - La psychologie cognitive
La psychologie cognitive est une science expérimentale qui privilégie lobservation contrôlée du comportement humain dans le but de construire des modèles du fonctionnement cognitif.
Cest létude des processus internes du traitement de linformation.
Au début des années vingt; Jean Piaget, propose le paradigme développemental : lindividu possède à sa naissance une organisation mentale qui procède dans son développement par stages successifs et ordonnés. Lêtre humain nest pas simplement le résultat dun conditionnement environnemental mais bien le produit dune interaction continuelle entre sa structure génétique et son milieu. Les théories environnementalistes et les théories génétiques ont connu des débats qui ont permis lapparition de la psychologie cognitive.
Il existe différentes approches des processus dacquisition des connaissances :
Lapprentissage
Lapprentissage cest la capacité dun individu à réaliser une tâche qui saméliore sous leffet de ses interactions avec lenvironnement.
Cinq formes interviennent dans lapprentissage :
Lattention
Lattention cest le processus par lequel nous déterminons nos priorités de traitement de linformation. Elle est déclenchée par un stimuli qui peut être fort, lattention sera forte, qui peut être faible, ce sera une distraction.
Lattention est un acte volontaire, une mobilisation dénergie en vue de porter en soi ce que nous percevons par nos canaux sensoriels.
Lattention nest pas seulement une question de capacité ou daptitude, mais elle suppose le développement de stratégies mentales actives. Il ne suffit pas de vouloir ou de pouvoir être attentif, il faut définir un ensemble de moyens pour éveiller et soutenir lattention. Lattention est une compétence qui se travaille et qui se développe.
Il y a une grande variété dopérations dans lattention : sélection des informations, focalisation, mobilisation des ressources, concentration, effort, résistance à la distraction, contrôle de lactivité.
La sensation
Cest lhabileté à discriminer une stimulation dune autre, cest un processus primaire qui consiste à analyser lénergie physique dans lenvironnement et la convertir en une activité neuronale qui encode des informations simples. Il y a une notion de seuil :
La perception
La perception est le processus par lequel un individu organise et interprète ses impressions sensorielles de façon à donner un sens à son environnement.
Elle est immédiate : processus automatique (filtré, organisé, modifié) et inconscient.
Elle a une structure : distorsions cognitives (les objets émergent dun environnement donné), loi de fermeture (lorganisme complète le stimulus incomplet), loi de continuité (perception des objets comme des configurations continues), loi de proximité (regroupement des objets proximaux), loi de similarité (regroupement dobjets semblables).
Elle est stable.
Elle a un sens : interprétation de la réalité.
Elle est sélective : attention et filtres.
Lintelligence et le raisonnement
Lintelligence, cest la faculté de connaître, de comprendre et de sadapter, faculté dabstraction et danticipation ou encore intuition. Cest la fonction par laquelle lhomme se détermine dans léchelle des êtres, entre le niveau inférieur des animaux et celui, supérieur de la divinité.
Le mouvement béhavioriste tenta de définir une théorie de lintelligence dans létude du comportement de solution ; le mouvement structuraliste avec Piaget, décrit les conduites observables comme un système et se propose danalyser les relations et les formes dorganisation qui le régissent.
Il y a trois concepts de lintelligence :
Il y a cinq types dactivité intellectuelle :
Le raisonnement est une activité de lesprit, une opération logique de proposition en proposition. Cest un processus qui se déroule dans la conscience du sujet. Cette opération passe par un langage, qui peut être intérieur. Il faut en préciser les étapes logiques.
Le jugement
Le jugement cest la maturité des opérations du psychisme. Lélaboration du jugement informe sur lorigine et le développement des conduites dacceptation ou de refus. Cest lhomologue intellectuel de lacte volontaire.
Le langage et la linguistique
Le langage est constitué déléments simples les phonèmes assemblés en mots, eux même assemblés en phrases. Il sert à la communication et possède un contenu sémantique et un aspect syntaxique. Cest linstrument dune planification de laction (Luria)
Noam Chomsky dit que le but de la linguistique est de caractériser une forme particulière de représentation cognitive, celle qui concerne la connaissance que les locuteurs ont de leur langue.
Lémotion
Lémotion est une expression de stimulis sensoriels. Elle est présentée en tant que forme primitive de laffectivité que Piaget a conçu comme un principe de motivation cognitive et normative ; un aspect cognitif en représente la structure, et un aspect affectif en assure la dynamique, la régulation énergétique et léconomie.
Laction
Laction cest la recherche et lagencement de moyens en vue de réaliser une fin ; elle est considérée comme la première institutrice de la pensée et se trouve à la source de lactivité intelligente (Piaget)
Toute action individuelle est réglée par un processus causal circulaire reliant la perception individuelle et linventaire des faits à laction, de telle manière que le contenu de la perception ou de la collecte des faits dépendent de la façon dont la situation est modifiée par laction. Et le résultat de linventaire influence ou gouverne laction (Lewin)
La planification
La planification cest la
gestion des activités cognitives. Cest envisager
différentes façons possibles dobtenir le résultat
souhaité et de déterminer pour les différentes éventualités
quelles sont les actions qui doivent être réalisées
préalablement à laction ultime. Même pour une activité
simple, lorganisation de laction suppose un travail
cognitif important. En planification une action doit en
précéder une autre ; elle joue un rôle central dans la
gestion des dialogues dans le domaine du langage.
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