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IV. LA THERAPEUTIQUE
IV. 1. Les programmes dentraînement de la mémoire
Il convient, avant de pratiquer ces exercices, doptimiser les facteurs non mnésiques des personnes âgées, à savoir :
IV. 1. a - Facilitation et amélioration du fonctionnement mnésique du sujet âgé
Cette facilitation du fonctionnement mnésique du sujet âgé est possible en lui apprenant à utiliser des procédés mnémotechniques tels que la méthode de la table de rappel ou la méthode des localisations.
La méthode de la table de rappel : le sujet doit associer en une image mentale les informations à mémoriser avec des items pivots numérotés quil a préalablement appris. Il existe deux grands types de table de rappel basés sur deux systèmes de liaison entre le numéro dordre et litem pivot :
Lors de lapprentissage dune liste dinformations, le sujet crée une image interactive entre le premier item pivot de la table de rappel et la première information à mémoriser. Au moment du rappel, le sujet évoque dabord le numéro dordre, ce numéro indice le rappel de litem pivot, celui-ci indice le rappel de limage interactive ; enfin, le sujet décompose limage interactive afin daccéder à linformation cible.
La méthode des localisations : le sujet crée des images mentales qui associent les informations à mémoriser à des localisations précises dans un espace connu (par exemple, la rue quil connaît ou les différentes pièces de sa maison)
Si une rue a été choisie, une image mentale de la première information à mémoriser est associée à la première caractéristique distinctive de la rue, par exemple, la première maison. Linformation suivante est liée à la deuxième caractéristique et ainsi de suite.
Pour rappeler les items, il suffit de parcourir mentalement la rue, dexaminer chaque endroit et didentifier les images qui ont été formées.
IV. 1. b - Adaptation des actes de la vie quotidienne
le fonctionnement mnésique dans la vie quotidienne requiert lutilisation flexible de différentes stratégies. Des auteurs(McEvoy et Monn, 1988) ont appris à des sujets âgés plusieurs stratégies spécifiques :
Des études ultérieures comme la méthode du checklist ou du diary (Van der Linden et Wijns, 1991) adoptent lauto évaluation et des mesures objectives du fonctionnement mnésique quotidien.
IV. 2. La stimulation cognitive
Nous rappelons que la stimulation pour être efficace, doit être menée sur des personnes ayant une forme physique correcte, cest à dire lorsque les déficits éventuels ont été corrigés ou sont pris en compte : vision, audition, tact, goût, odorat, proprioception, nutrition, tout comme les facteurs dinterférences : douleur, stress, anxiété. Martial Van der Linden spécifie les orientations pour la prise en charge des troubles mnésiques :
Entre autres possibilités qui soffrent de stimuler la cognition chez les personnes âgées en ou hors institution il y a :
IV. 3. Les médicaments de la mémoire
Bien quil semble plus facile de démontrer un effet négatif ou délétère dun médicament sur la mémoire, selon la classification récente de Kluger et Ferris (1995), les médicaments améliorant la performance mnésique peuvent être classés en quatre générations de produits :
IV. 3. a - Les composés à visée cérébrovasculaire
Ces médicaments ont été utilisés pour améliorer le débit sanguin cérébral et la bio disponibilité de loxygène sur une base explicative, qui sest révélée fausse par la suite, à savoir que lathérosclérose cérébrale représentait lanomalie physiopathologique initiale des démences séniles. Ces traitements, en y incluant lHydergine® induisent au mieux des améliorations cliniques modestes qui, apparemment seraient secondaires soit à une psychostimulation modérée soit à une action sur lhumeur. Des produits dimpact plus spécifiquement cérébrovasculaire comme le Torental®, le Duxil®, lIskédyl® ou le Sermion® sont actuellement en cours dévaluation. Lhistoire de ces substances démontre quen labsence de vérification clinique, un médicament ne peut-être considéré comme un actif sur la base unique dun mécanisme daction.
IV. 3. b - Les psychostimulants
Les psychostimulants renforcent les activités comportementales et, probablement, agissent comme des thymoanaleptiques ou des activateurs des processus attentionnels. La caféine exerce un effet réel sur la mémoire sémantique, le raisonnement logique et les tâches de rappel et de reconnaissance (Smith et al, 1994) ; le problème, malgré tout, réside dans la chronopharmacologie complexe de ce produit (Snel, 1993). Les psychostimulants apparentés à la drogue (cocaïne, ectasy ...) doivent être classés dans le chapitre des substances "amnésiantes".
IV. 3. c- Les composés métaboliques
Les composés dits nootropes, ni sédatifs ni stimulants, sont présentés comme des médicaments susceptibles daméliorer lapprentissage et la mémoire. De tels composés, au mieux illustrés par le piracétam sont typiquement des activateurs du métabolisme cérébral. Bien quapparemment le piracétam puisse améliorer dun degré modéré la mémoire et dautres fonctions cognitives chez le sujet sain jeune et âgé, les résultats obtenus chez le sujet âgé déficitaire sur le plan cognitif sont loin dêtre clairs ou évidents.
IV. 3. d- Les cholinergiques
Un large faisceau darguments biochimiques et pharmacologiques renforce lhypothèse dune implication directe du système cholinergique dans les troubles de la mémoire liés soit à lâge soit à la Maladie dAlzheimer (MA) elle-même. Un inhibiteur de lAch (acétylcholine), lhydrochlorure de tacrine (la tétrahydroaminoacridine ou Cognex®) : 15 à 20 % de lensemble des malades traités ont présenté une réponse thérapeutique supérieure à celle obtenue dans les groupes placebo ; environ la moitié de tous les malades sous tacrine sont sortis prématurément des essais cliniques en raison, en grande partie, danomalies de la biologie hépatique ou deffets indésirables cholinergiques périphériques ; les échelles dactivité de la vie quotidienne nétaient que peu améliorées.
IV. 3. d- Les produits agissant sur dautres systèmes à neurotransmission
Dautres systèmes de neurotransmetteurs impliqués dans lapprentissage et la mémoire sont également perturbés dans la MA : la noradrénaline, la sérotonine et probablement la dopamine. Malheureusement, les tentatives de correction des troubles de mémoire en recourant à des médicaments telles la lévodopa (précurseur de la dopamine), lapomorphine (agoniste dopaminergique) ou la clonidine (agoniste alpha-adrénergique) se sont révélées décevantes ou actives essentiellement chez le volontaire sain jeune ou âgé non dément. Lun des sous-types de récepteurs au glutamate, le récepteur au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) joue un rôle clé dans la potentialisation à long terme (la "LTP"), modèle élémentaire de la mémoire cellulaire (Staubli et al, 1994) Dautres produits agissent sur des systèmes originaux de neurotransmission : les agonistes des récepteurs de la mélatonine (S20098), le S12024 renforçant la transmission adrénergique, vasopressinergique et probablement nicotinique.
IV. 3. e- Les neuropeptides
Les neuropeptides modifient les comportements en agissant au sein du système nerveux central soit comme de réels neurotransmetteurs, soit comme des modulateurs des neurotransmetteurs identifiés (Kandel et Abel, 1995) Les neuropeptides analogues de lhormone adrénocorticotrope (ACTH) et de la vasopressine exercent chez lanimal des effets bénéfiques sur lapprentissage et la mémorisation. Bien que les analogues de lACTH (ACTH 4-10 et ACTH 4-9) améliorent lattention, léveil et la motivation chez le sujet sain jeune ; aucun bénéfice na pu être démontré soit chez le sujet âgé normal.
IV. 3. f- Les associations thérapeutiques
En théorie, lassociation de plusieurs substances pharmacologiquement actives devrait être plus efficace quune monothérapie. Mais toujours dangereuse du fait de la surcharge médicamenteuse habituelle chez la personne âgée. Il a été avancé que les associations dagents pharmacologiques devaient être individualisées en fonction du profil neurochimique propre à chaque malade. Cette approche, quoique séduisante, reste pour le moment purement théorique (Naranjo et al, 1995 ; Cory-Slechta, 1995).
IV. 3. g- Les facteurs neurotrophiques
Lune des pistes de recherche les plus stimulantes et davenir en neuroscience réside dans le recours aux facteurs de croissance, en particulier le Facteur de Croissance du Nerf (Nerve Growth Factor ou NGF), pour renforcer la viabilité des neurones.
IV. 3. h- Les antagonistes de la toxicité des acides aminés excitateurs
Il a été clairement démontré que la stimulation excessive par certains acides aminés, en particulier le glutamate, peut conduire à la mort neuronale. La D-cyclosérine, composé qui agit directement sur les récepteurs glutamatergiques, na pu montrer de réelle efficacité dans un essai clinique. Sur un plan symptomatique, linverse est vrai à savoir que la stimulation glutamatergique favorise la performance mnésique (Staubli et al, 1994)
IV. 3. i- Les antagonistes calciques
Les bloqueurs des canaux calciques telle la nimodipine (dihydropyridine) sont aujourdhui en cours dévaluation dans le but de ralentir lévolution de la MA.
IV. 3. j- Les protéines anormales
Des recherches sont en cours visant à réprimer la surproduction anormale de peptides amyloïdes en tentant dagir par exemple sur les processus métaboliques (sécrétases) de la protéine précurseur de lamyloïde (APP) voire sur les récepteurs (RAGE) de lamyloïde récemment identifiés (Yan et al, 1996.)
IV. 3. k- Les produits de quatrième génération
La conséquence de
laccroissement considérable des connaissances sur la
pathogénie et lorigine des troubles de la mémoire chez le
sujet âgé et dans les démences, dont la MA, ainsi que
larrivée de thérapeutiques innovantes, incluant les
biotechnologies et la génétique moléculaire, constituent les
prémisses de thérapeutiques efficaces et de prévention des
perturbations du système nerveux central, présidant à cette
dysfonction cognitive (Lamour, Allain, 1996). Les techniques
appliquées à la régulation de la synthèse des protéines
anormales pourront amplifier les premières étapes du
développement des médicaments de quatrième génération
Globalement presque tous les psychotropes ont une action négative sur certaines composantes de la mémoire (explicite) quil sagisse des benzodiazépines (Allain et al, 1989 ; Patat et al, 1991), des neuroleptiques (King, 1990), des antidépresseurs et du lithium (Engelsmann et al, 1992) Les agonistes dopaminergiques, utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson, doivent être considérés comme des pro-mnésiants contrairement aux dérivés atropiniques véritables modèles dinduction damnésies. Quelques médicaments laissant planer un doute daction délétère : quinidine et disopyramide, naproxen (anti inflammatoire), opiacés, antibiotiques (Clioquinol, quinolones, Diprosept®) anti-histaminiques, interférons (Vial et Descotes, 1994). Enfin, les psychodyslestiques doivent impérativement être insérés dans ce chapitre des substances délétères pour la mémoire (Burnat et al, 1996)
IV. 3. m- Autres thérapies de la mémoire
La stimulation vibratoire des cellules nerveuses du cerveau (par le son et/ou la lumière) est un procédé naturel et précis, respectant la personne pour apporter une aide thérapeutique à différents problèmes physiologiques, biologiques ou psychologiques. Actuellement, les appareils synchro- énergiseurs cérébraux et la thérapie par le son, ainsi que différents exercices sont utilisés dans différents hôpitaux, laboratoires (hôpitaux de Denver, du New Jersey,... laboratoire de biochimie St Jérôme de Montréal) Il existe peu de littérature disponible à ce sujet.
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